social - économie
Dunlop Amiens : désaccord sur un accord
Temps de travail . Des salariés opposés à l’accord signé par la CFTC, FO et le délégué syndical CGT ont arrêté le travail, hier,pour protester.
Plusieurs dizaines de salariés se sont rassemblés mardi matin devant le site Dunlop à Amiens (Som- me) pour protester contre la signature, lundi soir, d’un accord sur la réorganisation du travail en « 4X8 », par les syndicats CFTC, FO et le délégué syndical CGT. Depuis tôt mardi matin, 90 % des salariés des équipes de nuit et du matin, dont des syndiqués de Sud, de la CGT et de la CGC-FSE, se sont réunis devant l’usine, alors que les ateliers ne fonctionnaient pas, les chefs d’atelier ayant cessé le travail et les camions ne pouvaient plus accéder à l’usine. La direction a reconnu les « perturbations » sur le fonctionnement de l’usine, mais a affirmé à midi que « les ouvriers pouvaient rentrer pour travailler, et les camions passaient ».
En contrepartie du passage au « 4X8 » - travail en équipes successives, deux jours le matin, deux jours l’après-midi, deux jours de nuit avec une journée de pause au milieu des six jours et deux jours de repos -, les salariés de Dunlop qui travaillent la semaine recevront 220 euros supplémentaires par mois et une prime de 3 500 euros, tandis que le personnel du week-end percevra 100 euros en plus par mois et deux primes d’un montant total de 5 500 euros.
Pour la CFDT, l’accord signé hier soir doit « garantir la pérennité du site ». « Il n’y avait pas d’alternative (…) S’il n’y avait pas de signature, il y avait une première vague de licenciements avant l’été et, à terme, c’était la mort de l’usine. » Selon le syndicat, le personnel que les syndicats signataires ont interrogé était « soulagé », « cela faisait un an qu’il y avait des discussions, ils étaient usés, résignés ».
À l’union départementale CGT, c’est l’indignation : « Claude Dimoff (délégué syndical CGT que nous n’avons pas réussi à joindre) a signé l’accord sans consulter les salariés syndiqués et contre notre avis et celui de la Fédération nationale des industries de la chimie (FNIC) », a expliqué Patrick Jouan, secrétaire départemental CGT de la Somme. Il a précisé que la FNIC « se renseigne afin d’étudier les recours pour annuler l’accord ». Même sentiment de trahison pour Franck Buire, de Sud Chimie : « Les salariés sont plus qu’en colère, ils sont révoltés. Ils ont le sentiment d’avoir été trahis. »
Les yeux sont maintenant rivés sur l’usine voisine de Goodyear où les syndicats sont amenés à se prononcer le 25 mars. Face à la résistance des salariés de Goodyear, la direction des usines cherche à faire passer son projet en force, et menace de supprimer 478 emplois si l’accord n’était pas signé. En cas de signature, la direction s’engage à investir 52 millions d’euros pour constituer un « complexe moderne » qui prévoit la suppression sur trois ans de 450 postes sans licenciements. Lors d’une consultation interne en octobre 2007, la majorité des 2 700 salariés (64,55 %) des deux sites avait refusé la mise en place de la nouvelle organisation.
Mais pouquoi la CFDT n'a pas signée ? Et pourquoi la CFDT se bat contre les 4X8 ?Vous pouvez lire cette article sur:
http://www.humanite.fr/2008-03-19_Politique_Dunlop-Amiens-desaccord-sur-un-accord