Il est temps que ça se termine parce que, à la longue, ça commence à être fatigant ! On peut comprendre leur colère mais ont-ils besoin de tout détruire ? » Ce commerçant de la rue Solferino n’était pas le seul à penser hier que les salariés de Continental Clairoix vont parfois un peu trop loin. « Ce sont de vrais sauvages, s’insurge une mère de famille.
Ils ne respectent rien. Ils m’ont mis plein d’autocollants sur ma voiture. Et lorsque je les retire, la peinture vient avec ! Moi, je n’y suis pour rien si leurs patrons sont, comme ils disent, des voyous. Et puis, les gens de chez Goodyear, qu’est-ce qu’ils viennent faire ici ? »
« Ce sont de vrais sauvages. Ils ne respectent rien »
La manifestation organisée hier après-midi dans les rues de Compiègne n’a pas cette fois rencontré l’adhésion de tous les Compiégnois. La rue Solferino, l’artère principale de la commune, avait hier soir des allures de champ de bataille : chaussée recouverte d’inscriptions, revêtement du pont abîmé par la mise à feu de plusieurs pneus, vitrine des magasins recouvertes d’autocollants, tout comme les pare-brise des voitures. Le passage des Conti et des Goodyear laissera des traces.
Pourtant, les salariés de Continental avaient semble-t-il obtenu hier gain de cause dans le bras de fer qui les opposait à leur direction. Dans la nuit de vendredi à samedi, un préaccord, qui devrait être entériné enmilieu de semaine prochaine, a en effet été validé par les deux parties. Mais la manifestation prévue hier a néanmoins eu lieu.
Il est vrai que les Conti avaient été rejoints sur le parking de leur usine par leurs camarades amiénois de Goodyear, une entreprise qui traverse actuellement de fortes turbulences. Un plan social prévoit la suppression de 820 des 1 400 postes que compte cette usine, elle aussi spécialisée dans la fabrication de pneus. Hier, donc, après un barbecue, les Conti et les Goodyear ont donc pris la direction de Compiègne pour manifester leur colère, même si les visages des premiers étaient plus souriants que ceux des seconds.Si le combat des Conti se termine, celui des Goodyear ne fait que commencer…