Près d'un millier de salariés de Goodyear se sont rassemblés, jeudi 11 juin, devant le siège de la société, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Ils sont venus pour protester contre les 820 suppressions d'emploi annoncés par le fabricant de pneus dans son usine d'Amiens.
Les salariés se sont déplacés à l'occasion de la première réunion du comité central d'entreprise (CCE) depuis l'annonce le 26 mai du plan de licenciements. "Nous allons aller en justice le plus vite possible pour faire annuler ce plan social (...). Si cette bataille est perdue, l'autre bataille sera d'aller chercher du fric", a lancé au micro, juste avant le début de la réunion, Mickaël Wamen, responsable CGT (majoritaire) de l'usine d'Amiens-nord.
Derrière lui, une vingtaine de gendarmes mobiles placés devant l'immeuble, ont rapidement reçu une pluie d'œufs, de poignées de terre et de pétards, utilisant à quelques reprises leurs gaz lacrymogènes pour faire reculer des salariés venus au contact. Plusieurs élus de la région, dont le maire PS d'Amiens, Gilles Demailly, étaient présents à la manifestation.
Goodyear-Dunlop, qui emploie 3 500 personnes en France, a annoncé le 26 mai le licenciement de 820 personnes sur 1 400 dans son usine d'Amiens-nord, en les expliquant par l'impact de la crise automobile. La direction du groupe avait aussi mis en avant le refus de la CGT d'accepter sur le site d'Amiens-nord, en juillet 2008, une nouvelle organisation du travail en "4 x 8", que devait accompagner "un plan de modernisation comprenant 52 millions d'euros d'investissements sur trois ans".