Une nouvelle réunion est prévue mardi. Celle de la dernière chance ?
publicité Après 12 réunions de renégociation de l'accord 4 X 8, direction et syndicats se sont quittés fâchés. Retour sur une journée sous tension.
La matinée avait débuté sous tension. Le retour à la table de négociations en début d'après-midi n'aura pas duré plus de 20 minutes. La 12e réunion de renégociation de l'accord sur l'organisation du travail en 4 X 8 chez Dunlop a tourné court hier. Consacrée en partie aux modalités d'accompagnement des salariés qui, demain, souhaiteraient quitter l'entreprise, « la direction refuse de respecter la législation du travail », ne décolère pas la CFTC.
Le groupe, qui était représenté hier par un membre de la direction européenne, refuserait de proposer des avenants individuels aux salariés soumis aux 4 X 8. Et par extension d'accorder les mêmes conditions financières que dans l'accord de mars 2008, aux gens qui voudront partir. Ils seraient quelques dizaines à être concernés. Au-delà de 9 personnes, la direction se trouverait dans l'obligation de lancer un plan social.
« Chaque concession en appelle une autre »
« Mais elle ne veut pas de ça. Elle préférerait négocier avec chacun individuellement le moment venu », décrypte Claude Dimoff, le délégué UNSA. Qui ne veut rien lâcher sur cette question. « On se demande si la direction veut avancer. Elle cherche à ce que les gens démissionnent d'eux-mêmes », grogne également SUD-Chimie. « Nous n'avons jamais été pour les 4 X 8, mais nous avons signé pour éviter le chômage. Nous avons fait les efforts », rappelle pour sa part la CFTC.
« Ceux qui ont voulu tester les 4 X 8 lors de la période probatoire (en début d'année, NDLR) ont déjà pu le faire », se justifie la direction. « Nous avons déjà fait beaucoup de propositions, notamment sur les RTT et le calendrier 2010. Or, aujourd'hui chaque concession en appelle une autre. » Le groupe n'entend donc plus aller au-delà.
« On ne nous accorde que 11 euros (brut) par mois en plus, en guise de contreparties salariales », corrige la CFTC, pour qui l'essentiel des revendications se trouve de toute façon dans l'assouplissement des prises de repos, pour soulager les ouvriers.
Le pire est déjà promis si aucun terrain d'entente n'est trouvé
Une nouvelle réunion est prévue mardi prochain. Le lendemain mercredi, la proposition d'accord doit être présentée pour avis à l'Inspection du travail. Sans préjuger de sa position, le pire est déjà promis si aucun terrain d'entente ne devait être trouvé. L'usine reviendrait alors aux 3 X 8, sans équipe du week-end. Les salariés y perdraient sur leurs salaires et le site en rentabilité. « Son avenir même serait remis en cause », affirme la direction.
« Nous sommes la seule usine européenne du groupe à avoir des garanties aujourd'hui, tant en volume de production que d'investissements, dont la dernière tranche est prévue pour 2014 », espère toujours Claude Dimoff. Qui hier était bien le seul à se montrer encore un peu confiant.