03/03/09 08:04
L’avenir des pneus « made in France » s’assombrit
Les 1 100 salariésde Continental à Clairoix, dans l’Oise, craignent la fermeture de l’usine.
Continental va-t-il ajouter son nom à la liste des manufactures de
pneus qui ont fermé leurs portes en France ? C’est ce que craignent les
1 100 salariés de l’usine de Clairoix (Oise) au chômage technique
depuis vendredi 14 heures et jusqu’à jeudi prochain. Une perspective
qui inquiète aussi le gouvernement. Luc Chatel, secrétaire d’État à
l’Industrie, doit d’ailleurs recevoir aujourd’hui les dirigeants de
l’équipementier automobile allemand. « On ne peut pas laisser partir
comme ça un site de production aussi important », a déclaré Luc Chatel
hier matin sur BFM. Et ce alors que le secteur est déjà sinistré.
Fin 2008, Goodyear Dunlop a commencé à procéder au licenciement de
402 salariés sur les 1 450 de son usine Goodyear à Amiens (Somme). La
décision est intervenue après que les syndicats se sont opposés à une
augmentation du temps de travail. Cette réorganisation était demandée
par la direction qui estime que les coûts de production de son usine
picarde sont supérieurs de 25 % à ceux des sites allemands du groupe.
Des coûts trop élevés
Un an plus tôt, c’était Michelin qui annonçait la fermeture de son
usine Kléber à Toul (Meurthe-et-Moselle) prévue courant 2009, avec à la
clé, la suppression de 826 emplois. Là encore, les coûts de production,
supérieurs de 50 % à ceux des concurrents asiatiques de Bibendum, ont
été mis en avant pour justifier cette décision. De leur côté, les
syndicats se plaignent d’un manque d’investissement dans les sites
concernés, ce qui finit par conduire à leur fermeture totale ou
partielle.
La situation de la manufacture de Clairoix est similaire à celle de
ses concurrents. Les coûts de production de l’usine seraient les plus
élevés du groupe, selon la direction. Le site souffre aussi d’un manque
d’investissement, puisqu’ils ont été gelés de 2006 à fin 2008, alors
que les salariés s’opposaient à des mesures d’augmentation du temps de
travail.
Tout n’est cependant pas noir. Michelin, qui emploie quelque 21 000
personnes en France, affirme toujours « vouloir y maintenir une base
industrielle forte ». Quant aux salariés de Dunlop à Amiens, ils sont,
eux, parvenus à un accord. En contrepartie d’une réorganisation du
temps de travail, la direction a promis un investissement de
25 millions d’euros, ce qui devrait permettre de sauver le site.
Elsa Bembaron